Cet ouvrage constitue un très intéressant coup de projecteur sur deux univers. Le premier, matériel, appartenant au monde sensible, est l'univers carcéral tunisien, violent, humiliant, dégradant. Le second, immatériel, mental, est celui de l'homme dont le témoignage a produit ce livre. Et ce second univers, lui aussi, est étroit, sombre, violent. Et archaique. Car cet homme est un islamiste.
On a pas souvent l'occasion d'approcher la psychologie d'un islamiste. Une bonne raison de jeter un oeil sur cet ouvrage.
Un petit extrait qui montre bien le malaise ressentit par les reconnus docteurs de l'islam devant un extrémisme politique islamiste dont ils sentent bien qu'il n'est pas sans fondement dans la geste exemplaire du prophète Muhammad :
« Un cheikh, connu pour être le conseiller du prince, vint donner une conférence. Un frère se leva : « Jure par Dieu que nous avons tort et qu'ils ont raison ! ». Il s'immobilisa, rassembla ses feuilles et sortit. » (page 63)
Autre passage intéressant : celui, aux pages 87 à 89, où nos islamistes se retrouvent confrontés à cet abîme qui effrayera encore longtemps les adeptes des « religions du Livre », soit l'homosexualité. C'est en effet une pratique de l'administration pénitentiaire tunisienne, dans ce pays si mal à l'aise face à la sexualité…, que de reléguer dans le secteur de la prison réservé aux détenus ayant ce genre de penchants les prisonniers « spéciaux » ou récalcitrants. Dont les islamistes, généralement psychologiquement entravés face à cette part de leur être. M.X.Villan
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